Avant de vous faire part de mon aventure, je vais d'abord faire une petite parenthèse sur l'histoire de mes grands parents qui est quasiment la même pour bon nombre de chinois qui sont nés en France comme moi. Mes deux grands pères sont originaires de Chaozhou. Fuyant la guerre civile très jeunes, ils se sont réfugiés au Cambodge avec une très grande communauté chinoise. C'est là bas qu'ils rencontrent mes grands mères respectives qui sont Cambodgiennes.
Ainsi mon père et ma mère sont nés à Phnom Penh la capitale mais c'est en France qu'ils se sont rencontrés. En effet, mes parents ont vécu des moments assez difficiles puisqu'ils ont dû fuire la guerre civile qu'il y a eu dans les années 70.Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la Chine communiste prirent Phnom Penh le 17avril 1975 et installèrent un régime autoritaire maoïste. Il s'ensuit un génocide de plus de 1.7 millions de personnes.
De nos jours, il y a encore une très grande communauté chinoise au Cambodge, ils parlent le Teochew: (prononcer tiachiuw) entre eux. C'est ce dialecte que m'ont transmis mes parents (ils ne m'ont pas appris le mandarin car ma grand mère ne le parle pas).
Le teochew est parlé par quelques minorités significatives à Hong kong au Viêt-Nam, en Malaisie, à Singapour et en Indonésie. On trouve aussi des locuteurs en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du nord et en Europe (le quartier chinois duXIIe arrondissement de Paris abrite de nombreux locuteurs teochew)
Voilà maintenant vous savez tout, revenons à mon voyage.
J’ai donc pris un vol de 3 heures en direction de Guangzhou. Ensuite , il fallait encore faire un trajet de 6 heures en car afin de me rendre a Chaozhou. Arrivant le soir à Guangzhou j’avais prévu d’arriver dans la matinée à Chaozhou. Dans le bus, je tendis l’oreille par curiosité et à ma plus grande joie, les gens parlait mon dialecte. Cependant, le dialecte local est bien différent de celui que je parle. Sûrement parce que mon dialecte est dérivé de celui-ci. Ainsi je commence à discuter avec mon voisin en teochew , on arrive malgré tout à se comprendre (on utilisait le mandarin lorsque l‘on se comprenait pas). Après une courte nuit, on arrive à 4h30 du matin à chaozhou. Mon voisin , très sympa m’aide à trouver un hôtel. Arrivé à l’hôtel, on me propose une chambre avec télé, clim, salle de bain à 80 yuans la nuit, je n’hésite pas c’est plutôt pas mal.
Hélas je ne peux rentrer qu’à partir de 6 heures si je ne veux pas payer la nuit en cours.
Ensuite après une bonne douche je décide d’aller faire une petite promenade.
Ce que je remarque dès les premiers mètres c’est que le quartier à l’air vraiment très pauvre. Les rues sont sales et sentent très mauvais.
En voyant cela je me sentais vraiment mal à l’aise. En observant les gens j’éprouvais vraiment un sentiment d’injustice pour eux, je réalisais à quel point j’étais chanceux et privilégié d’avoir grandi en France et de pouvoir mener une vie aussi confortable que la mienne.
Après avoir marché une heure ou deux j’arrive dans un endroit où je n’en crus pas mes yeux : la ville nouvelle.
« Mais qu‘est-ce que c‘est que ce délire!?» me suis-je dit. C’est là que j’ai vu que chaozhou était à l’image de la chine une ville énormément contrastée!
On va d’un extrême à un autre en parcourant quelques pâtés de maison !
Ce quartier est en fait le quartier des affaires, on y trouve des sociétés de téléphone mobile, un centre commerciale, de grands hôtels et pleins de buildings en construction.
Ensuite je suis rentré à l’hôtel me reposer, fatigué du trajet d’hier soir.
Le lendemain, réveil à 9h pour commencer les visites. Il faut savoir qu’à Chaozhou le moyen de locomotion le plus répandu est le pousse-pousse! On vous aborde à tous les coins de rue pour vous proposer de vous emmener à un endroit. Ce jour là avec mon plan à la main vous vous doutez que j’ai eu du succès auprès d’eux. Je monte dans l’un d’eux finalement qui m’emmène près du fleuve de Chaozhou :
Arrivé au fleuve, à peine descendu du pousse-pousse, un vieux m'aborde et me propose de me m'emmener visiter quelques endroits du coins pour 20 yuans. Ce fut une bonne idée il pouvait me servir de photographe, de guide et de pousse-pousseur en même temps!
Ici c'est l'entrée d'un temple :
Observez l'immensité de la statue par rapport à la dame :
Petite pause déjeuner à midi (un plat de nouilles sautées au bœuf):
On reprend les visites avec un musée de la soie comme on en a déjà beaucoup vu en chine :
Ici je suis dans un autre temple vraiment très joli :
Le lendemain, ce fut le départ pour Guangzhou à 9 h du matin. Ces 3 jours à Chaozhou m'ont énormément apportés sur le plan humain et émotionnel. Cela m'a permis de voir l'endroit où mes grands parents sont nés. J'imagine que s'ils y retournaient un jour ils ne reconnaîtront plus rien!
1 commentaire:
bonsoir Jacques! Je suis une des tantes de Marine.
J'ai trouvé ton"reportage" très parlant. C' est vraiment bien d'avoir pu mener cette virée seul, si brève soit-elle, avant de rentrer en France. Tu as pu au moins mettre des images sur les récits de tes grands parents. Il est vrai que les villes changent énormément de physionomie avec des quartiers très contrastés tant par les populations qui y habitent que par leur "Histoire". En visionnant tes photos , tes grands parents se repèreront par rapport à ce qu'ils ont connu en reconnaissant tel ou tel monument, pour le reste ce sera la découverte...bonne ou mauvaise ..Les échanges avec eux n'en seront que plus intéressants.
Pour moi ces vues donnaient encore un autre visage de la Chine. Merci de nous l'avoir dévoilé.
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